New York, 1 Octobre 2015 — Les leaders mondiaux ont adopté le Programme 2030 et les Objectifs de développement durable (ODD) lors du Sommet des Nations Unies pour le développement durable tenu à New York le 29 Septembre dernier.
Les ODD sont un ensemble de 17 objectifs qui visent à mettre fin, d'ici 2030, à la pauvreté, aux inégalités et à l'injustice, ainsi qu’aux causes du changement climatique. Egalement appelés les «objectifs mondiaux », les ODD étendent les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), huit buts contre la pauvreté que la communauté internationale s’était engagée à atteindre avant la fin 2015.
Les OMD, adoptés en 2000, ont adressé un éventail de sujets tels que la réduction de la pauvreté, de la faim, des maladies, de l'inégalité des sexes ainsi que l'accès pour tous à l'eau et à l'assainissement. Grâce aux OMD, de grands progrès ont été réalisés dans ces domaines. Il s’esquisse déjà que les ODD iront encore plus loin dans le combat des causes de la pauvreté et de celles qui entravent le développement universel et l’épanouissement de chacun.
L'objectif n°11 des ODD est d’une importance particulière pour ONU-Habitat. Il vise à rendre «les villes et les établissements humains ouverts à tous, sûrs, résilients et durables ».
Dans son discours, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki Moon a déclaré que « les villes sont des carrefours où circulent et s’échangent les idées, le commerce, la culture, la science, la productivité, le développement social, et beaucoup plus. Dans de nombreux cas, les villes ont permis aux populations de progresser socialement et économiquement. »
« Cependant, de nombreux défis persistent pour maintenir le développement durable des villes et leur fonction génératrice d’emplois et de prospérité, sans épuiser les terrains et ressources nécessaires. Les problèmes actuels incluent la congestion urbaine, le manque de fonds pour fournir les services essentiels, une pénurie de logements adéquats ainsi que le déclin des infrastructures, » a-t-il ajouté.
Selon Ban Ki Moon, les défis auxquels ont confrontées les villes doivent être adressés par des moyens qui leur permettent aussi bien de continuer à prospérer et de croître, que d’optimiser l'utilisation des ressources et de réduire la pollution et la pauvreté. « L'avenir que nous voulons inclut des villes qui sont des lieux d’égalité, avec un accès universel aux services essentiels, l'énergie, le logement, le transport, » a-t-il dit.
Quelques faits actuels sur les villes:
- La moitié de l'humanité – 3,5 milliards de personnes – vit aujourd'hui dans les villes
- En 2030, près de 60 pour cent de la population mondiale vivra en zones urbaines
- 95 pour cent de l'expansion urbaine dans les prochaines décennies aura lieu dans les pays en voie de développement
- 828 millions de personnes vivent actuellement dans des bidonvilles, et le nombre ne cesse d'augmenter
- Les villes occupent seulement 3 pour cent de la superficie de la planète, mais consomment 60 à 80 pour cent de l'énergie mondiale et sont à l’origine de 75 pour cent des émissions globales de carbone
- L'urbanisation rapide exerce une pression sur les réserves d'eau douce, l’environnement et la santé publique
- Cependant, des villes denses et compactes peuvent aussi accroitre l’efficacité et l'innovation technologique tout en réduisant la consommation des ressources naturelles et de l'énergie
Commentant sur l’adoption des ODD, le Directrice exécutive d'ONU-Habitat Dr. Joan Clos a salué les progrès qui avaient été accomplis depuis l'adoption des OMD et la reconnaissance croissante du rôle vital de l'urbanisation dans la réalisation du développement durable.
«Le monde traverse actuellement une phase d’urbanisation rapide. Aujourd'hui, plus de la moitié de la population mondiale vit déjà en zones urbaines. Celles-ci accueilleront trois milliards de personnes supplémentaires d’ici 2050, soit un total de 70 pour cent de la population mondiale. La plupart de cette croissance aura lieu dans les pays en voie de développement,» a-t-il dit.
« Les villes sont le moteur de la croissance et de la création d'emplois. Elles génèrent 80 pour cent du PIB mondial. Quand elles sont bien planifiées, bien gouvernées et bien financées, elles stimulent la croissance économique nationale. Aucun pays à faible revenu n'a réussi à atteindre un statut de pays à revenu intermédiaire sans urbanisation appropriée, » a-t-il déclaré.
Selon Clos, une bonne urbanisation n’est pas le résultat passif de la croissance, mais plutôt son origine et son moteur. « Lorsque les ressources endogènes sont déverrouillées, » a-t-il expliqué, « un cycle positif de l'investissement dans les infrastructures et les services s’enchaîne. L'urbanisation génère alors une valeur économique, même si les bénéfices ne sont pas toujours partagés de manière égale. »
« Aussi, les avantages de l'urbanisation ne sont pas un fait garanti. Sans une législation appropriée, une bonne planification et un financement adéquat, les villes risquent de décevoir leurs habitants. Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus confrontés à une urbanisation spontanée et non planifiée. Par conséquent, au lieu de résultats positifs, cela mène souvent à la congestion, à l’expansion urbaine tentaculaire et à la ségrégation », a souligné le Directeur exécutif.
Lire la déclaration complète ici (en anglais).