Nairobi, le 22 Septembre 2015 – Un nouveau rapport conjoint d'ONU-Habitat et d'ONUSIDA a identifié 200 villes dans 63 pays susceptibles d'avoir le plus grand nombre de personnes vivant avec le VIH/sida. Au total, ces villes abritent plus d’un quart des 35 millions de personnes séropositives (en 2013) dans le monde. Le document, intitulé « Mettre fin à l'épidémie du sida en milieu urbain » urge les villes à endosser un rôle moteur dans le combat contre le VIH/sida, avec le soutien ciblé de partenaires nationaux et mondiaux. Le rapport a été récemment rendu public à Nairobi par le Directeur exécutif d'ONU-Habitat, Dr. Joan Clos, et son homologue d'ONUSIDA, Dr. Michel Sidibe. Selon eux, les leaders métropolitains ne doivent pas manquer l’opportunité de se joindre au mouvement actuel très dynamique de la riposte au sida – menée par des personnes vivant avec le VIH – pour surmonter les défis urbains de l'exclusion sociale, les inégalités et l'extrême pauvreté. « Les villes sont pleines de ressources, et elles ont des systèmes de santé viables et la capacité d’innover. Mais elles ont parfois du mal répondre efficacement au problème du sida, délaissant souvent les populations les plus vulnérables et marginalisés », a déclaré Joan Clos. « Les villes sont capitales au changement de modèle sur la réponse au VIH/sida – une démarche concertée, des responsabilités partagées entre les autorités nationales et municipales et les organisations communautaires, et qui appuie le leadership local dans la transformation des déterminants sociaux, politiques et économiques du VIH/sida, » a-t-il ajouté. « Les villes doivent guider le changement, » a déclaré M. Sidibé. « En tant que centres d'innovation et par le poids de leur ressources, elles peuvent négocier des partenariats importants et fournir des réponses efficaces et inclusives au VIH/sida. » Près de la moitié (94) des 200 villes sont situés dans des pays présentant de fortes épidémies de VIH, et où le VIH se transmet principalement par rapports hétérosexuels non-protégés. Dans les 106 villes restantes, les principaux vecteurs de VIH sont les rapports sexuels non protégés entre hommes, la prostitution et le partage de seringues contaminé pour l’injection de drogues. Le rapport estime que, dans la région Asie-Pacifique, environ 25% des personnes porteuses du VIH résident dans 31 des grandes villes. En Europe occidentale et centrale, les chiffres sont de 60% de personnes affectés vivant dans 20 villes. Dans la majorité des cas, selon les données provenant de 30 pays, la prévalence du VIH dans la tranche des 15-49 ans vivant en milieu urbain est plus élevée que celle du même âge en zone rurale. Le document appelle aussi à l’adoption d’une approche de santé urbaine prenant en compte l’évolution des besoins des villes et des habitants pour mettre fin à l’épidémie du HIV/sida d’ici 2030. La stratégie d’accélération de la riposte d'ONUSIDA  pour mettre fin à l’épidémie de sida d’ici 2030 exige une intensification des actions de préventions et l’augmentation de la couverture des  traitements antiviraux: une approche que les dirigeants urbains doivent adopter au plus vite. Un certain nombre de pays ont déjà introduit des législations spécifiques, des politiques nationales et des stratégies de réponse adressant le VIH/sida. Cependant, de nombreux pays sont à la traîne en ce qui concerne la mise en œuvre des programmes inclusifs et l’allocation de ressources suffisantes en milieu urbain. Dans un contexte d’urbanisation rapide, les réflexions sur le VIH/sida deviennent indissociables de la ville.