Du 4 au 16 juillet 2017, s’est tenue une série de concertations et de consultations entre des institutions publiques et des partenaires au développement pour définir un cadre de collaboration et de coopération devant guider la conception et la mise en œuvre du Nouvel Agenda Urbain (NAU) au niveau national et dans les communes au Togo. Le Gouvernement de la République togolaise, en étroite collaboration avec le Programme des Nations Unies pour les Etablissements Humains (ONU-Habitat) et le bureau pays du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD-Togo), a facilité une dizaine de concertations et de consultations entre les parties prenantes dans les villes de Lomé, Atakpamé et Kara. Certains échanges avec les responsables nationaux ont été précédés d’une présentation succincte des orientations, des valeurs et des principes du NAU tel qu’énoncés dans son cadre de mise en œuvre.
Les échanges avec plus d’une centaine de représentants des comités de développement des quartiers, des chefs traditionnels, des organisations professionnelles (géomètres, urbanistes, architectes), des services de l’administration générale au niveau central et déconcentré ont permis d’énoncer quatre axes majeurs d’intervention devant concourir à l’amélioration de la physionomie et des conditions de vie dans les villes de différente taille à moyen et long terme. Il s’agit principalement de la maitrise des opérations foncières et de lotissements urbains, la coordination plus performante du processus d’urbanisation et du développement urbain, la promotion et le renforcement de la participation citoyenne à l’urbanisme normatif et l’amélioration de la mobilité et des loisirs. Le résultat attendu, par les parties prenantes, est principalement la coproduction des espaces urbains plus décents, sûrs, résilient face aux changements climatiques, créatrice des opportunités d’emploi, et propices à l’essor d’une économie plus écologique. Pour y parvenir, les acteurs publics et privés ont convenu qu’il faudrait plus de synergie d’action afin d’augmenter les sources de financement nécessaires à assurer des investissements plus prévisibles tant au niveau de proximité qu’à l’échelon des municipalités.
La mission, conduite par deux experts d’ONU-Habitat et cinq experts nationaux, a abouti au constat selon lequel un dispositif institutionnel, organisationnel et financier cohérent ainsi que des procédures techniques d’affectation des sols et d’aménagement intégré des territoires urbains et ruraux reposant sur une vision nationale d’investissement à long terme concouraient à un développement durable au Togo. Ces instruments doivent tenir compte des spécificités géographiques, culturelles et économiques de chaque site. Considérant que le taux d’urbanisation se situera à 58% vers 2050 contre 39% en 2014, soit une augmentation de 2,7 million en 2014 à 8,4 million en 2050, il est donc impératif de revisiter et de moderniser les mesures existantes de coordination des acteurs et de maitrise du foncier pour non seulement s’accorder sur un standard minimum de qualité de vie des populations et créer des conditions idoines pour garantir une urbanisation harmonieuse selon les orientations de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, des Objectifs du Développement Durable et du Nouvel Agenda Urbain. L’équipe d’ONU-Habitat, les partenaires techniques et financiers, et les institutions publiques se sont accordés à élaborer un programme national urbain qui mettra l’accent sur le renforcement de la participation des opérateurs privés et la redynamisation de l’engagement des citoyens dans le processus de planification, de développement et de gestion urbain afin de rendre les villes plus productives selon les spécificités régionales.
Au terme des rencontres, il a été retenu qu’une démarche plus scientifique et pragmatique de conception et de production de la ville togolaise de demain doit être savamment pensée, séquencée et largement vulgarisée pour une appropriation par tous.